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Étude de bâti de la portion nord de l’enceinte

Image partie etudiee par Cyril Y dec 2022.png

Travail effectué par l'archéologue Cyril Yovitchitch en décembre 2022, a partir d'observations sur place et d'orthophotographies (images sans distorsions,  se distinguent par leur échelle uniforme sur toute leur surface).

La portion nord de l’enceinte n’avait jusque-là pas fait l’objet d’étude, car elle était enfouie sous un dense couvert végétal. Si dans les années 1920, son dernier état de construction était encore visible, trente ans plus tard, il apparaissait déjà très altéré.

Son tracé n’est pas linéaire, mais présente quatre points d’inflexion. Son étude a donc été découpée en quatre sections numérotées de 1 à 4 d’est en ouest.

Quelques points clés

Cyril Y Contrefort.png

Crédit photo : Cyril Yovitchitch

Section 1 Orthophoto.png

Orthophotographie : Cyril Yovitchitch

Section 1 : Elle comprend un gros contrefort avec une portion de courtine attenante (mur de fortification rectiligne, compris entre deux bastions) et à 5m plus à l’ouest, un autre segment de courtine d’environ 6m de long.

La majorité de la maçonnerie visible de cette section est médiévale.

Cyril Y section 2.png

Crédit photo : Cyril Yovitchitch

Cyril Y section 2 hypothese.png

Extrait de plan : Cyril Yovitchitch

Section 2 : Le mur y est très endommagé et principalement réduit à l’état d’éboulis.

Des alignements diffus semblent néanmoins dessiner le cœur d’une maçonnerie plus ancienne présentant des ruptures qui pourraient correspondre à un ouvrage disparu (tour à contrefort ? porte ?). Sommes-nous en présence d’un ouvrage disparu, ou d’un simple décalage du tracé comme on peut en observer sur la portion est et sud de l’enceinte ?

PMB Section 3.png

Crédit photo : Pierre-Marie Blanc

Section 3 : La qualité de la maçonnerie témoigne du remontage du mur à l’aide de blocs plus anciens récupérés sur place dans l’effondrement du mur médiéval. Cette portion de mur présente de nombreuses césures qui sont sans doute le fait de sa construction par paliers en raison de la forte pente.

La maçonnerie de la petite porte vient s’ancrer sur le blocage du mur dont une partie est médiévale, comme le montrent ses assises disposées en opus spicatum (appareil en épi).

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Extrait de plan : Cyril Yovitchitch

Cyril Y Pierres fracturees.png

Crédit photo : Cyril Yovitchitch

Section 4 : Elle correspond peu ou prou à la largeur de la maison dite « du garde ».

En partie basse, les blocs sont de grande dimension et la quasi-totalité d'entre eux présente des fractures verticales qui pourraient être le résultat de fortes pressions exercées.

La cheminée, qui pourrait appartenir aux années 1400, possède des piédroits qui revoient à ceux d’une autre cheminée située dans l’enceinte basse du château de Coly, datée de la seconde moitié du XVIe siècle.

Le tracé actuel du mur d’enceinte nord reprend celui de l’enclos médiéval enfoui, dont on peut observer quelques vestiges à l’est, près du gros contrefort d’angle, dans une partie de la section 2 et dans les derniers mètres de la section 4. Pour le reste, le mur est une reconstruction faite à base de pierres de réemplois disposées en grande partie en assises irrégulières liées par un mortier de terre ou pauvre en chaux.

L’irrégularité du tracé de l’enceinte, avec ses multiples inflexions, comme on en observe sur d’autres segments à l’est comme au sud, doit être liée à celle de l’assise rocheuse sur laquelle le mur est fondé. Compte tenu de la position du tracé, les vestiges du mur médiéval doivent appartenir à la phase de développement la plus grande de l’abbaye que l’on situera, en l’attente de fouilles, au XIIe ou au XIIIe siècle

Les chantiers archéologiques de l’été 2022

image survol info parties 1 et 2.png

Le programme de travail du chantier archéologique de l’été 2022 à Saint-Amand-de-Coly s’est déroulé sur deux zones autour de l’abbatiale, grace au travail de groupes de jeunes des association Sem&Vol et Scouts et Guides de France, et sous la supervision de Mathias Fusco-Blanc, étudiant en histoire, titulaire d'un Master 2, et de l'archéologue Pierre-Marie Blanc.

En premier lieu, la mise en valeur des vestiges de la partie nord du mur d’enceinte de cet enclos. (Rempart côté intérieur afin de retrouver en surface son emprise).

En second lieu, le nettoyage manuel des murs et des sols  du chemin de l'Abbé Carrier, côtés nord et sud, afin de leur rendre leur sobriété minérale. Ces espaces n'étaient plus entretenus depuis le début du chantier de restauration en 2015, car ils étaient rendus inaccessibles pour des raisons de sécurité.

Quelques points clés

 

Partie 1 : Le dégagement du blocage interne a permis de mettre en évidence deux rangs de pierres posées en oblique alterné, une disposition évoquant des « arêtes de poisson ». Cette caractéristique se retrouve dans la partie nord-est du rempart restaurée dans les années 1970.

Assez peu de matériel a été collecté malgré un tamisage soigneux des sédiments, quelques tessons modernes et médiévaux, des fragments de tuiles plates et courbes. Par contre, hôtes des herbes et des zones pierreuses de très nombreuses coquilles de petits escargots ont été récoltées et nous chercherons un malacologue afin de les faire étudier.

Photo Sem & Vol.jpg
PMB Murs nettoyes.jpg

Partie 2 :

 

Côté nord - Le nettoyage du sol fait réapparaître la calade maçonnée (une chaussée pavée), permettant une meilleure évacuation des eaux pluviales qui ne stagnent plus au pied des murs.

Crédit photos : Sem&Vol et Pierre-Marie Blanc

image absidiole nord.png
PMB Base du contrefort.jpg

Au pied du premier contrefort plat raidissant l’avant chœur, la mise au jour d’un mortier rouge-orangé, immédiatement sous les gravats modernes a attiré notre attention.

S’agit-il d’une partie de la fondation de l’église actuelle ou bien pourrait-il appartenir à un édifice plus ancien arasé ? Un sondage serait souhaitable pour en définir définitivement la fonction et la datation.

Crédit photos : Christelle Wintersdorff et Pierre-Marie Blanc

Côté sud - A la différence du chemin nord, le nettoyage des sols ne fait pas apparaître de calade maçonnée.

Le nettoyage des murs met à jour des zones fragilisées par la pousse des arbres ou arbustes des parties hautes. Ce devra être un futur chantier pour sécuriser les murs.

Lorsque leur hauteur dépasse 2,5 mètres, une terrasse est ménagée et le mur est construit en retrait d’un mètre. Ce dispositif défini ainsi des sortes de plateformes.

Crédit photos : Jean-Baptiste Cessac

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